Un infirmier aux petits soins
Nous avons interviewé Jean-Bernard Pellerin, infirmier au groupe de médecine familiale Marguerite d’Youville à Sainte-Julie : parcours, défis personnels et professionnels… il a eu pas mal de choses à nous dire concernant son expérience de plus de 15 ans dans le domaine des soins infirmiers souvent associé aux femmes ? C’est un domaine qui t’intéresse?
Quel a été votre parcours?
J’ai fait un DEC en soins infirmiers, puis un baccalauréat en sciences infirmières à l’Université de Sherbrooke. À 21 ans, j’ai commencé à travailler à l’Hôpital Pierre-Boucher, d’abord en tant qu’infirmier en médecine pendant un an et demi, et ensuite comme infirmier en psychiatrie pendant cinq ans. Maintenant, j’ai rejoint le groupe de médecine familiale Marguerite d’Youville à Sainte-Julie.
Vous faites un métier plutôt associé aux femmes, à quels préjugés avez-vous fait face?
- C’est une “job de fille”;
- On s’est aussi interrogé sur mon orientation sexuelle.
Ce sont des préjugés que j’ai plutôt entendus en dehors du travail, lorsque je rencontre de nouvelles personnes, ou quelques fois de la part de ma belle-famille. Certains patients font allusion au fait que c’est un “travail de femmes”: par exemple, un patient m‘avait appelé “petite fille” et j’ai dû vite le remettre à sa place poliment, car il était important pour moi qu’il comprenne que je ne tolérerais pas ce genre de remarques.
Trouvez-vous que ces préjugés ont changé?
Il faut dire que ça a évolué favorablement, on est moins confronté à ces préjugés de nos jours, car le concept de job de femme / job d’homme évolue également. Bien sûr, ça dépend des milieux et des générations, il y a des mentalités plus conservatrices chez lesquelles ces préjugés peuvent encore persister.
Pour connaître d’autres domaines où les mentalités évoluent, consulte cet article.
Qui dans votre entourage vous a le plus encouragé?
Surtout ma conjointe et ma mère. Je n’ai pas fait face à de “mauvaises réactions” de mon entourage proche, que ce soit de mon père ou de mon grand-père, aucune remarque désobligeante.
Avez-vous eu des mentors qui vous ont aidé dans votre parcours?
C’est sûr ! Plusieurs infirmières et infirmiers avec qui j’ai travaillé en début de carrière m’ont épaulé, des personnes d’expérience qui m’ont montré comment bien gérer mon horaire, bien répartir mes tâches, qui m’ont écouté quand j’étais préoccupé et à qui je pouvais me confier. Et je les remercie pour leur soutien.
Quel effet ça vous a fait d’avoir un mentor?
Cela a été très rassurant, réconfortant et sécurisant, et ça m’a permis de continuer à apprendre sans avoir peur de faire des erreurs. Dans le domaine de la santé, certaines erreurs peuvent avoir des répercussions sérieuses, mais en même temps, c’est un métier très gratifiant. Avoir de la rétroaction positive de la part des patients, c’est la vraie paye, c’est pour ça que j’ai choisi ce métier.
Avez-vous un message pour un jeune de la relève dans votre domaine et dans une situation similaire?
On a besoin d’hommes dans ce métier : les hommes et les femmes ont une approche différente aux soins infirmiers et il est important d’avoir les forces de chacun. L’arrivée d’un homme dans le domaine est toujours bien vue, ne vous inquiétez pas pour votre place!
⚡️10 questions en rafale à Jean-Bernard ⚡️
Artiste que vous écoutez en ce moment :
Weezer ?
Dernière chose qui vous a fait rire :
Une vidéo de course moto contre voiture que j’ai regardée sur YouTube ?
Votre plat préféré :
Pizza québécoise ? (bacon!)
Premier achat irresponsable avec votre salaire :
Une auto décapotable ?
Moment préféré de la journée : le début de la journée, quand j’arrive au bureau avec un café et que je vérifie mes courriels et rendez-vous ☕️
Si vous n’étiez pas infirmier, quel métier exerceriez-vous?
Mécanicien ?
De quoi êtes-vous particulièrement fier :
Mon fils de 6 mois ?
Votre manière préférée de relaxer après une longue journée :
Surfer sur le net avec ma tablette ?
Si vous deviez changer quelque chose dans votre métier :
J’améliorerais le système de santé que je trouve trop lent ⏩⏩⏩
Si vous deviez changer quelque chose à votre vie :
Rien du tout pour le moment. Ah si! J’aimerais que mon fils fasse ses nuits ?
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