Portrait de mentor: le parcours atypique d’Éric Chevrier
Fort de son parcours atypique, Éric Chevrier est devenu mentor Academos au début de l’année 2021 afin de partager son expérience avec les jeunes et leur éviter quelques doutes et inquiétudes quant à leur choix de carrière. Alors qu’il n’a pas terminé son secondaire à l’adolescence et s’est beaucoup cherché pendant la dernière décennie, il reprend aujourd’hui des études universitaires pour se réorienter. Selon lui, avoir un tel parcours est un véritable avantage dans ses relations mentorales.
Peux-tu nous expliquer brièvement ton parcours?
Quand j’étais au secondaire, j’ai eu plusieurs problèmes de jeunesse qui m’ont amené à décrocher. Je me suis alors dirigé vers une formation de montage d’acier, tout en continuant à me chercher au fil des années. J’ai testé plusieurs affaires, comme le tatouage et les shows d’humour. Aujourd’hui, je suis monteur d’acier dans le domaine de la construction.
Mais éventuellement, même passé 30 ans et avec des enfants à charge, j’ai décidé de finir mon secondaire en 2020 et de reprendre des études universitaires en enseignement du français au secondaire.
Pourquoi as-tu décidé de devenir mentor sur Academos?
Je cherchais à faire du bénévolat et donner de mon temps, mais je ne savais pas vraiment dans quoi exactement. Être mentor Academos me permet de redonner aux autres, d’accompagner la relève tout en gérant mon emploi du temps facilement! C’est un bénévolat simple qui permet d’aider sans dépenser trop de temps!
Puis, pour être honnête, je me suis aussi dit que ce type de bénévolat me permettrait d’améliorer ma candidature pour la reprise de mes études universitaires.
Qu’est-ce que tu as à apporter aux jeunes de la relève d’après toi?
Mon parcours est une des raisons principales pour lesquelles je souhaite aujourd’hui enseigner au secondaire. Je sais combien s’orienter peut être une source de stress et un combat avec soi-même. Pour avoir traversé cette épreuve moi-même et m’être senti perdu, souvent, face à tous ces choix et la multitude de possibilités, je me sens aujourd’hui apte à soutenir les jeunes dans leur réflexion.
J’accompagne déjà beaucoup de jeunes autour de moi, comme mes petits frères par exemple, et je les sens remotivés après chacune de nos discussions. Durant mon parcours, j’ai fait de nombreuses démarches différentes, qui me permettent d’avoir pas mal de réponses aux questions des jeunes! Et je ne tire pas ça de nulle part, je suis passé par là avant. Mon vécu et les difficultés traversées me permettent d’avoir les outils nécessaires en main pour maintenant aider les jeunes en retour!
Penses-tu que ton parcours atypique soit un atout pour accompagner les jeunes dans les réflexions?
Mon parcours atypique est définitivement un atout pour accompagner les jeunes! Si j’avais trouvé ma voie tout de suite, que je n’avais eu d’embûches ou de changement dans mon orientation et que j’avais toujours été heureux, je ne saurais pas ce que c’est que de lutter pour découvrir qui tu es et ce que tu veux faire.
C’est à l’école des adultes, pour finir mon secondaire, que j’ai réellement compris que ce n’est pas pas parce que tu choisis une voie que tu ne pourras pas changer un jour. Les jeunes ont besoin de comprendre ça aussi : ils ne seront pas pris dans le même carcan pour toujours! J’ai la possibilité aujourd’hui de les rassurer et de leur prouver qu’on peut être heureux malgré des débuts difficiles et pendant des changements de carrière.
J’essaye tout le temps plein d’affaires, je change d’idée, mais l’idée c’est que je cherche à être heureux et que je fais mes propres choix. C’est un beau message à faire passer à la relève, non?
Quelles sont les qualités d’un.e bon.ne mentor.e d’après toi?
Pour être un.e bon.ne mentor.e, il faut savoir écouter. C’est important de faire preuve d’empathie, pour que le jeune ait envie de se confier, qu’il se sente écouté et en confiance. Mais la qualité principale selon moi, c’est l’ouverture d’esprit. Ça permet au jeune de ne pas se sentir jugé! Il est nécessaire de faire preuve de curiosité et de s’intéresser à l’autre, d’être humain, pour pouvoir accompagner le jeune au plus près de ces besoins!
Que dirais-tu à des professionnel.le.s qui ne se sentiraient pas légitimes à devenir mentor.e.s Academos?
Je leur dirais que chaque personne est différente, et que ce n’est pas juste le poste ou le métier qui est important, mais surtout le parcours personnel propre à chacun. Je leur dirais que c’est leur cheminement et leurs questionnements qui leur a apporté quelque chose et leur permet d’aider des jeunes aujourd’hui. Il est important de connaître les échecs des autres pour comprendre qu’on peut se relever, quoi qu’il arrive!
Tu ne vas peut-être pas toucher tout le monde mais même si tu es capable d’accrocher un seul jeune, ça va valoir la peine! Les jeunes ont juste besoin d’écoute, de conseils et d’attention et parce qu’on est passé par là avant, on a ça en nous pour les aider aujourd’hui!
Envie d’avoir un impact dans la vie d’un jeune?
Vous aussi vous avez envie de partager votre expérience atypique et faire la différence dans la vie d’un.e jeune? Devenez mentor.e Academos. Pour vous inscrire, c’est par ici: http://bit.ly/Devenir_Mentor